
Industrie belge : perspectives sectorielles
Alors que les marchés logistique et immobilier belges continuent de faire la une des journaux pour leurs excellentes performances, le secteur industriel belge connaît une transformation plus silencieuse et plus complexe.
08 octobre 2025
Face à l'incertitude mondiale et aux contraintes structurelles, les industriels repensent leurs stratégies.
L'aperçu sectoriel suivant est un extrait axé sur la Belgique, tiré d'un article de Knight Frank European Research. L'article offre un aperçu des défis à relever et des domaines dans lesquels la croissance future pourrait encore émerger.
Le secteur industriel belge continue de faire face à des défis importants, le moral du secteur manufacturier restant faible. L'incertitude du commerce mondial, les pressions conjoncturelles et les problèmes structurels persistants ont contribué à la faiblesse des performances de la plupart des sous-secteurs. En revanche, les services et la construction ont affiché une croissance modeste, soulignant la relative stagnation de l'activité industrielle.
En 2024, l'activité industrielle représentait 13,2 % de la valeur ajoutée brute belge à prix courants, les produits pharmaceutiques (23,0 %), les produits alimentaires (16,2 %), les produits chimiques (12,0 %) et les métaux (10,5 %) représentant près des deux tiers du total.
Malgré leur taille, ces secteurs clés ne montrent pas de signes de forte croissance. L'industrie pharmaceutique, autrefois source fiable de stabilité, a été impactée par la pression concurrentielle croissante des importations chinoises et indiennes, la raréfaction des filières de produits et la baisse de la demande liée aux coupes budgétaires dans les programmes d'aide humanitaire américains tels que l'USAID. Le secteur chimique stagne, et l'agroalimentaire est stable, mais manque de dynamisme.
Globalement, les entreprises se concentrent sur la maîtrise des coûts, les investissements étant principalement orientés vers la réduction de l'impact environnemental des sites de production existants afin de satisfaire aux exigences réglementaires. Cela reflète une évolution plus large vers des investissements axés sur la conformité plutôt que sur l'innovation axée sur la croissance.
L'industrie manufacturière liée à la défense se distingue par un potentiel de croissance exceptionnel. L'augmentation des dépenses militaires a entraîné une hausse du chiffre d'affaires et des perspectives plus favorables pour les entreprises de ce secteur. Cependant, des inquiétudes persistent quant à l'impact du protectionnisme européen sur les perspectives de ventes futures. Comme l'a souligné la Banque nationale de Belgique, « le ralentissement économique, amorcé par la crise énergétique et aggravé par la hausse des taux d'intérêt, a été exacerbé par l'incertitude croissante et l'affaiblissement de la confiance. »
À l'avenir, l'avenir de l'industrie belge repose sur des secteurs de haute technologie capables de convertir les investissements technologiques et humains en innovations commercialisables. Pourtant, cette transition est souvent freinée par une réglementation et des procédures administratives excessives. Maintenir la compétitivité-coût demeure essentiel, d'autant plus que les pays voisins poursuivent des stratégies similaires axées sur la qualité et l'innovation.
Sources:
- Banque nationale de Belgique (BNB), Business Echo, juin 2025
- KBC Economics, Un regard macroéconomique sur l'industrie belge
- SPF Affaires étrangères, Coup d'œil sur l'économie belge